J'avais fait de mon amour une maison.
Tu regardais dehors, tu regardes dedans, tu es une fenêtre qui vit et puis qui meurt.
Un jour j'ouvrirai la porte et je sortirai. Et j'entrerai un peu dans la maison des autres.
Est-ce que je te verrai dans la joie d'être toi?
La vie dépose son mystère sur les étranges marécages parsemés d'étoiles.
Depuis mon premier cri j'avais décidé de vivre.
Envers et contre tout.
De la douleur d'un corps que l'on ne comprend pas aux bobos du vieillard qui les compte en ricanant et sait que tout à une fin même le sourire de l'autre. La joie était un antidote.
Dans ma maison, j'ai créé beaucoup d'autres fenêtres. Je refusais l'enfermement.
Ça n'empêche pas le recueillement et les grandes plages de solitude où l'esprit galope sur le sable et le cœur plonge dans le remous des vagues.
J'ai appris à parler, j'ai appris à écrire. Des outils de ma vie, pas des conditions sine qua non, n'en déplaise aux extravagances de l'Ego. Des traces d'accomplissement, des fenêtres du soir qui s'ouvrent sur un miroir.
J'ai joué au poète, c'est dur de créer l'humilité. Même dans la mémoire d'une muse morte.
J'embrassais bien des formes qui me ressemblaient toutes et sans m'appartenir car elles étaient entrées dans ma maison par la lumière des vitres.
Je ne m'obligeais pas à être libre. Je me contentais de l'être sur les chemins que j'empruntais.
Je n'aimais pas les mots pour les mots. J'aimais leur assemblage quand sa musique pensée me résonnait sur l'âme.
Parfois j'entendais et je voyais des rimes comme des fenêtres qui se font face et se répondent et ouvrent des facettes différentes d'un même monde intérieur abreuvé de réel et des mots du réel.
Je vous dis ça en prose. Ça s'arrose.